• Benalla, le caïd de la macronie

    Homme de l'ombre, Alexandre Benalla est aujourd'hui en pleine lumière et ce qui est devenu "l'affaire Benalla" met en évidence le côté obscur de la force jupitérienne.
    A force de vouloir disrupter l'ancien monde, le "nouveau monde" disjoncte sous l'effet de ses propres contradictions et d'une conception du pouvoir qui remonte à un autre âge.

    Benalla : et Macron mars 2017

    Alexandre Benalla n'est pas un petit-nouveau dans le domaine de la protection de personnalités politiques puisqu'il fut garde du corps de Martine Aubry, maire de Lille, puis de François Hollande lors de la campagne de 2012. Après les élections, il sera le chauffeur d'Arnaud Montebourg qui le licenciera une semaine plus tard comme le relate ce dernier au journal Le Monde, pour faute grave en la présence du Ministre : avoir voulu prendre la fuite après avoir provoqué un accident.
    C'est en 2015 qu'il sera embauché par Macron en tant que chef de sa sécurité pendant sa campagne et déjà, Benalla s'attirera les inimités du service de protection officiel. Après l'élection présidentielle, il sera chargé de mission à l'Élysée comme adjoint au chef de cabinet Francois-Xavier Lauch.

    Chargé de l'organisation des déplacements du couple présidentiel, Benalla devient omniprésent dans l'organisation de la sécurité de l'Élysée et ne cache pas son ambition de chapeauter les services officiels dont le GSPR (Groupe de Sécurité du Président de la République) qui s'agacent des pouvoirs de plus en plus étendus de ce chargé de mission.

    Benalla se sent intouchable.
    Tandis que les Bleus rentrent de Russie, un incident opposera un Benalla "agité et autoritaire" qui veut en prendre en main les opérations alors qu'il n'a aucune autorité ni légitimité pour ce faire d'une part, et qu'il est censé être cantonné à des tâches administratives d'autres part suite aux fameux incidents du 1er mai. Un gendarme, excédé lui demande qui il est. Benalla exhibe son pin's de l'Elysée et éructe  "Vous me manquez de respect !" et pour faire bonne mesure il ajoute " Le préfet je l'emmerde !". Disruptif ?

    Les débordements de M. Benalla ne sont un mystère pour personne dans l'entourage présidentiel : le 4 mars 2017, pendant la campagne, il dégage violemment un photographe de Public Sénat qui, à ses yeux, approchait de trop près le candidat, le 15 mars 2018 c'est à un commissaire de police en tenue qu'il s'en prend, considérant que ce dernier ne dégageait pas le passage assez vite devant le président.
    L'épisode filmé de mars 2017 aurait déjà du alerter l'équipe présidentielle et, en tout premier lieu le président.

    Et c'est bien une des questions que se pose le monde politique et les Français, questions sans réponse du vrai patron d'Alexandre Benalla : Emmanuel Macron.

    Comment un homme tel Benalla a-t-il pu avoir autant de pouvoir[s] ? Pourquoi ? Pourquoi de tels privilèges, au mépris même des règles de la République ? Comment le jupitérien Macron n'a t-il pas mesuré le danger que le bodyguard représenterait un jour pour sa présidence ?
    Enfin, pourquoi ce silence assourdissant de l'Élysée qui envoie au feu Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur le plus mal informé de la Vème république ? Il ne sait rien, ne voit,et donc ne dit rien sinon de s'adresser à l'Élysée.

    Macron qui n'a même pas bénéficié de la petite embellie sondagière que procure une Coupe du Monde, est aujourd'hui mis sur la sellette de la crédibilité, lui dont la première loi fut la loi de moralisation de la vie politique. 
    Car toute cette affaire n'a rien de bien moral et le silence de Jupiter est ressenti par nombre de Français comme un signe d'arrogance de plus.

    Au silence élyséen, les Français pourraient bien répondre bruyamment en mai 2019 par un vote sanction qui entamerait les visées européennes de Jupiter.

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