Il y a quatre déjà, ou seulement... La France devenait Charlie

Moins d'une semaine après nous être gavés pour les fêtes, avoir subi les annonces des traditionnelles augmentations du premier janvier, les flashes info de midi vont frapper les Français de stupeur, de tristesse : il y a une attaque dans les locaux du journal satyrique Charlie Hebdo. 

A ce moment là, on ne sait pas encore si il y a des victimes mais on pressent la gravité de l'instant car, qu'on lise Charlie Hebdo ou pas, ils sont le symbole de la liberté de penser, de la liberté de la presse et d'une insolence rafraîchissante dans un monde où la pensée unique est en marche.

Et puis on apprend l'horreur : la rédaction du journal a été décimée dans un bain de sang. Cabu, Wolinski, Sharb, Tinous, et toutes les autres victimes moins connues du grand public. 
Quatorze victimes (dont des policiers) sacrifiées sur l'autel du totalitarisme religieux.

Car derrière ces quatorze victimes c'est la Liberté qu'on a voulu abattre et les Français l'ont bien compris qui défilent partout en France le 11 janvier 2015.. Ils sont Charlie, libres de parole, de pensée, hors de toute religion, de toute idéologie.

Mais aujourd'hui, où est Charlie ?

Il est fort probable que parmi ceux qui aujourd'hui agressent des journalistes, certains ont marché ce jour-là. Ils ont été Charlie ceux qui aujourd'hui utilisent les mots puants de "juiverie", "larbins du pouvoir", etc.
Et pourtant certains porte-parole autoproclamés doivent aux media pourris leur notoriété toute neuve, tels les Drouet, Chalençon  et autres chantres d'une "insurrection" violente. Idem pour les le Pen ou Mélanchon, hurlant contre les media vendus mais se jetant sur les micros et les plateaux des media mainstream honnis.
X'est oublier un peu vite que BFM RV ou encore LCI doivent leur notoriété à l'audimat, c'est à dire nous.
Mais pendant ce temps nous avons fermé les yeux sur la réforme de la télé publique quand Macron décide d'étrangler le budget de magasines d'investigation dérangeants pour l'oligarchie. Nous avons fermé les yeux sur les réformes qui ont permis aux Bouygues, Laguardère, Drahi de faire main basse sur les media alors qu'il est évident que la complaisance est le prix à payer pour décrocher de juteux marchés publics. 

Charlie et Gilets Jaunes ont les mêmes combats : liberté, pluralisme, indépendance de la presse.
Cela ne passe pas par l'agression des journalistes sur le terrain, qui ne sont que des salariés comme les autres et qui n'ont pas décision sur la ligne éditoriale de la chaîne qui les paye mais par la lutte contre la loi anti fake news du Roitelet, qui est un bâillon à la Liberté de la Presse. 

Une question pour le grand débat à venir.