Éditorial du 16 avril 2021

Covid oblige, même les réformes sont masquées.

Si le trait d'humour manque de finesse, le train des réformes mis sur les rails par Macron continue son chemin dans une indifférence inquiétante et les Français, déjà moralement impactés par la crise sanitaire, risquent peu de retrouver le sens de l'humour quand ce train passera en gare de leur vie.

Hier la loi dite "Sécurité globale préservant les libertés (de fermer sa gueule ?)" a été votée par l'Assemblée Nationale par 75 voix pour et 33 contre. 108 scrutins quand 577 députés siègent au Palais Bourbon... 

L'article 24 sur le droit de filmer les policiers en action avait suscité des manifestations à travers toute la France. Même si on ne peut écarter la scélératesse de cet article, il fut l'arbre qui cachait la forêt de dispositions liberticides et répressives comme la France n'en a pas connues depuis le régime de Vichy pendant l'occupation. Même le général de Gaulle qu'on ne peut considérer comme libertaire n'a pas été aussi loin pendant la guerre d'Algérie ou mai 68.
Mais l'essentiel n'est-il pas notre sécurité ? Je te cogne dessus mais c'est pour ton bien mon fils !

Autre réforme qui réserve un réveil brutal, la réforme de l'assurance chômage.
Macron, cet homme jupitérien qui a une vue autrement plus élevée que celle du commun des mortels, est d'ailleurs si sûr de l'immense popularité que cette réforme suscitera qu'il l'a "démocratiquement" fait passer par décret le 31 mars.
Et tandis qu'il nous caresse dans le sens du poil en annonçant une sortie progressive de la crise sanitaire afin que nous puissions jouir d'un été radieux, c'est au mois de juillet que la réforme entrera en vigueur, ce qui n'est pas un hasard du calendrier. 
Le retour de vacances des 1,15 millions d'allocataires qui verront leur revenu chuter de 17 à 22 % selon les estimations risque d'être douloureux.

Mais, dieu merci ! La loi sécurité globale saura faire taire "ceux qui ne sont rien" et qui seront encore moins que rien !

Bon déconfinement !