• Néo féminisme : ras le cul !

    MLF manifestationLa génération des "boomers" se rappelle l'émergence du MLF (Mouvement de Libération de la Femme), mouvement qui passait pour radical à l'époque dans une société dont le machisme omnipotent ferait se dresser les cheveux sur la têtes des #me too d'aujourd'hui !
    Né le 26 août 1970, le MLF déposait ce jour-là une gerbe sur la tombe du soldat inconnu "Il y a encore plus inconnu que le soldat inconnu, sa femme".

     

    Féminisme : un contexte historique

    La date de cette première marche féministe est hautement symbolique.
    Elle fait écho à la marche des new-yorkaises qui manifestent contre le concept encore vivace du devoir conjugal et pour l'égalité homme/femme. Cette date ne fut pas choisie au hasard puisque le 26 août 1920 est la date officielle de l'obtention du droit de vote pour les Américaines (les Françaises attendront le 21 avril 1944).

    Néo féminisme : ras le cul !Croire que le féminisme à la française est né avec le MLF serait une erreur.
    Dès 1791 l'écrivaine Olympe de Gouges met sa plume au service de ses convictions et devient une femme politique et militante. Elle rédige la Déclaration des Droits de la femme et milite pour l'accès des femmes en politique :"La femme a le droit de monter à l'échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la tribune.". Avec courage et force, elle dénonce la dérive dictatoriale de Robespierre et Marat et finira sur l'échafaud en 1793.

    Au début du siècle la grande révolte des penn sardin de Douarnenez à Concarneau est le premier grand mouvement de grève mené par les ouvrières des conserveries de la région.
    En 1905 les ouvrières travaillent 18 heures par jour et sont payées à la pièce.
    Elles adhèrent au Syndicat des  sardinières présidé par Angelina Gonidec. Une loi publiée en 1919 leur donne partiellement satisfaction en réduisant le temps de travail et en réévaluant les salaires.
    Mais en 1924, le compte n'y est pas ! 
    Si le temps de travail est officiellement de 10 heures, les heures supplémentaires non bonifiées et le travail de nuit (officiellement interdit !) annulent les effets de la loi. Quant aux salaires, désormais horaires, ils restent misérables. Les penn sardin battent à nouveau le pavé au cri de "Pemp real a vo !" (Cinq réaux ce sera !). 
    Les femmes se mobilisent pendant plusieurs mois, entraînant les marins dans leur mouvement. Elles résistent aux briseurs de grèves, aux forces de l'ordre et toute la France suit leur lutte. L'État cèdera.
    Un nom restera parmi ces femmes courageuses, celui de Joséphine Pencalet qui deviendra la première maire élue en Bretagne, à Douarnenez.

    Néo féminisme : ras le cul !

     

     Vers un féminisme d'élite ?

    C'est en tombant sur un article de Ouest-France en date du 10 avril que cette question m'est venue à l'esprit. Une jeune tatoueuse locale a dessiné un jeu de cartes "inclusif" où les figures sont remplacées par des végétaux, et le joker par un "jardinier ou une jardinière". Transgenre le joke ? Par contre, j'attends la modification du jeu d'échecs où la Reine supplante le Roi...
    Mais où va-t-on ?!

    Si je reconnais aux mouvements #me too et #balance ton porc le mérite d'avoir libéré la paroles des femmes (sur la Toile en tout cas), je reste perplexe sinon exaspérée.

    Perplexe car même si je peux "comprendre" qu'on accepte le droit de cuissage contre la célébrité, j'ai du mal à admettre ce qui reste une marchandisation du corps. 
    Face au dilemme de me laisser tripoter par mon employeur en pleine période d'essai ou garder un job dont j'avais pourtant le plus grand besoin, j'ai opté pour la troisième voie : lui casser le poignet sur l'arête du bureau ! Certes, j'ai perdu mon travail mais gardé mon amour (et mon cul) propre. On peu retrouver un emploi, pas l'estime qu'on a de soi.
    Perplexe aussi devant le déballage très crade sur #balance ton porc où des hommes furent dénoncés nommément avec données personnelles à l'appui pour certains, livrés en pâture sans vérification de la véracité des faits et sans tenir compte de l'impact sur leurs proches. Tout cela au mépris de la loi sur la "diffusion par voie de presse", de la protection sur les données personnelles par des femmes dont beaucoup postaient sous anonymat. Une frontière ténue entre dénonciation et délation dont on ignore les conséquences.

    Cerise sur le gâteau, l'écriture inclusive ! Cette lubie d'intellos bobos n'a pas fini de faire débat mais pose question : et le féminisme dans tout ça ?

    Car aux yeux du vulgum pecus auquel j'appartiens, tout ceci n'est que "poudre de perlimpinpin" !

    Les "ouvrières pour la plupart illettrées" dont parlait l'ancien ministre de l'Économie Macron Emmanuel attendent encore l'égalité des salaires à travail égal, la réglementation qui mettra un terme à la précarisation du travail pour les femmes. Quant au travail dominical, il n'est souvent accepté que sous la contrainte financière au détriment de la vie de famille.
    Elles attendent encore que les violeurs soient condamnés à hauteur des faits (seul 1 % des violeurs sont condamnés !), que des structures d'accueil pour femmes battues se développent sur tout le territoire et que leurs tourmenteurs soient effectivement condamnés !

    Les textes (en écriture non inclusive !) existent déjà, encore faut-il veiller à les appliquer.
    Pour tout cela, faut-il attendre que la lutte des femmes passe par la lutte des classes ?

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